Lettres persanes - Montesquieu
Introduction :
AUTEUR : Montesquieu (1689-1755) magistrat et écrivain français que les études destinaient à être parlementaire il voyage beaucoup. Il est l’auteur de nombreux mémoires, de romans parmi lesquels : Lettre persanes (1721), de Pensées et d’ouvrages d’analyse tel que De l’Esprit des Lois
OEUVRE : Lettres Persanes est un roman épistolaire écrit en 1721. Les deux personnages sont persans : Uzbek et Rica. Ils ont quitté la perse pour se rendre à Paris et y découvrent les parisiens, leurs opinions politiques et religieuses. Sentiment d’étonnement éprouvé. Ils restent huit ans à Paris d’où ils écrivent à leurs amis dont la lettre 24 adressée à Abben que nous étudions. C’est une manière indirecte de critique la société française qu’utilise Montesquieu. Vu la date c’est Louis 14 qui est visé ainsi que la régence.
Il y a plusieurs personnes qui écrivent // plusieurs destinataires → polyphonie
Critique au XVIIIe siècle : regard étranger + transposition dans la fiction orientale
(Ex: p290 les caprices de la mode)
Registre satirique
Lettres persanes → début du mouvement des Lumières
Les échanges de lettres permettent d'analyser le philosophe
Usbek (Paris) écrit à Hassein (= religieux)
I. Le regard du persan
1. Le style oriental
l.2 « O toi » ; l.18 « homme divin » ; l.28 « sublime dervis » → apostrophe, invocation
ð il parle avec beaucoup de respect, d’hommages
l.2 « tant de connaissances » → hyperbole
l.28 : « sublime dervis »
l.5-8 → parodie de la sagesse orientale, métaphores hyperboliques qui font l’éloge de la sagesse orientale
ð il ne veut pas choquer, mais capter son attention
2. Un destinataire pris en compte : Hassein
Double énonciateur : Usbek / Montesquieu
Double locuteur : Hassein / lecteurs
Lexique trop élogieux pour être honnête (à relever)
3. Critique de l'Occident au travers de l'Orient
Croyances en parallèle à l'Europe
Eloge apparent et exagéré → ironique
l.6 « paroles ineffables » → paroles irrationnelle
Bruit incohérent (embrouillé) ≠ silence (efficace) (<=> Orient ≠ Occident)
II. Le philosophe ≠ des croyances immédiates dans les mystères révélés
1. Opposition entre deux représentations du monde
l.5 : « trône lumineux » = l.18 « le conseil Eternel »
l.5 : « ravis » (= béat d’admiration) pour le « trône lumineux » associé à une divinité
→ Révélation <=> Dogmes, à l'Eternel ≠ de la nature
Matière clef de la nature = une réflexion avant d'accepter quelque chose
l.10-11 : « l'auteur de la nature a donné du mouvement à la matière »
2. Opposition de principes
Adhésion immédiate à une croyance → l.7-8 : « sainte merveilles » ≠ du cheminement de la raison l.8 : « les traces de la raison humaine »
3. Opposition de méthodes et de principes
Admiration absolue (= inconditionnelle) : « sublimité des mystères » l.19 ; « tu renonces par avance à comprendre, tu ne te proposes que d'admirer. » l.19-20
« Ils ont débrouillé le chaos » l.9
« Des lois pour régler les sociétés des hommes » l.13-14
Complexité ≠ de la « simplicité » l.21
« Un ordre, une régularité et une promptitude infinie » l.16-17
Style oriental ≠ rigueur démonstration → physique
III. L'esprit critique
1. Critique voilée de la croyance
Faux éloge → exagération : répétition du verbe « croire » l.9
« Homme divin » l.18 → critique de la religion → l'homme se prend pour Dieu
2. Critique indirect du prosélytisme
Prosélytisme = conversion à nouvelle opinion
« Tu ne saurais croire » l.9 → double sens de croire : sens religieux (= sans jugement) et sens juste (avec réflexion). [Savoir + croire = 2 mots du thème de la réflexion]
« Tu changeras bientôt de pensée » → c'est une conviction
3. Lumières de la Raison